Heureusement qu'il nous reste les banlieux ! Etat des lieux artistique de l'occident

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Les banlieues c'est sale, c'est moche, ça pue et en plus ça craint. Cette phrase, exprimée sous des formes plus crues encore ou au contraire plus policées, est un lieux commun dramatique de notre imaginaire collectif. Sauf que... à l'image de raté social de la République (ou des etats de l'union, en version américaine, du royaume ou de ce qu'on voudra), une autre réalité se dessine.
Cette article s'attachera uniquement à l'aspect artistique des choses. Partons d'un constat banal : la création artistique, dans la triade, semble partagée entre ceux qui sont incapables de dépasser le déjà fait, clonant encore et encore, et ceux qui sombrent dans le rien, le vide intersidéral, sans le moindre propos à se mettre sous la dent (bien qu'ils prétendent le contraire à coup de pseudo conceptualisation).
Pourquoi ?
Parce que l'officiel reconnait aujourd'hui une totale liberté de forme et de fond, à deux ou trois exeptions près. Du veux du sang, du cul, du SM, du lesbien, de n'importe quoi qui ait été tabou, et bien en France, tu en fait ce que tu veux. Pédophilie mise à part, on écrit, on peint, on met en scène ce qu'on veut. Liberté totale. Ajoutons à cela que les artistes officiels français sont des gens, dans l'ensemble, qui n'ont d'autre problèmes que des problèmes de riches : ils n'ont pas de révolution à mener, pas de liberté à conquérir, ils ne savent que la misère existe, ou, s'ils le savent, c'est seulement en théorie et non en pratique. Donc, ils se perdent dans un nombrilisme abscond et un ronron autocomplaisant.
L'art dans les banlieux : là il y a de la revendication ! Quelles sont les deux dernières révolutions musicales (non, le retour du rock n'est pas une révolution) ? L'electro des raveurs, marginaux autoproclamés, et le rap des ghettos américains puis déferlants sur les banlieux du monde. Parce qu'il y aune violence, une colère, une révolte réelle à exprimer. Bref, quelque chose à dire... La découverte par le grand public du slam n'y est pas étranger : la véritable poésie comtemporaine n'est pas à trouver chez Roubaud (pure spéculation mathématique) mais chez ces slameurs, véritables redécouvreurs  de la diction poétique (la Grèce antique n'est pas bien loin) .
La danse contemporaine s'englue dans de la destruction systèmatique de tous les codes, et, franchement, plus ça va, plus on s'emmerde. Sauf quand, comme par magie, le hip-hop y fait irruption, permet l'exercice d'un nouvel alphabet corporel transgressant les règles classiques et modernes mais proposant malgré cela une conception cohérante du monde et de la danse.
Pire encore, encore plus décrié : le graff. Pire que la rap, le graff, c'est l'ennemi de tout bon maire UMP, sinon PS. C'est quoi ? C'est la liberté graphique... J'inscrit mon oeuvre culturellemnt underground où bon me semble. Quels sont les seuls graffistes qui jouent la transgression des règles ? Les graffeurs ?
Dans notre occident assaini, à la liberté grande ouverte pour mieux nous museler, où trouve-t-on des arts assez intelligents pour se faire museler, donc pour pouvoir posséder le pouvoir, immensse, de transgression ? Dans les banlieux françaises, dans les ghettos blacks US...
Au nom de l'art, bande de racailles, merci !
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