Théatre : Le héros

Publié le par Pivot

Le héros

 

 

Un vieil homme arabe :  Mon fils il fait son devoir ! il défend sa patrie et venge son frère… mon fils, tu sais, il fait son devoir comme tout le monde il devrait le faire ! il peut dire ce qu’il veut, tu sais, mon fils il est un bon palestinien ! il est là quand son peuple il a besoin de lui ! il offre ses mains, son cœur, tout lui, sa vie entière, pour la cause de Dieu ! il fait le sacrifice, tu sais, lui,  mon fils !

 

Une vieille femme juive : mon fils, vous savez, ne fait que son devoir ! il défend sa patrie et venge nos concitoyen assassinés par ces terroristes ! vous savez, mon fils, en fait, c’est juste son devoir, qu’il fait… il fait son devoir, parce qu’il le doit ! il est là quand son peuple a besoin de lui !il lui offre son cœur, ses mains, son sang, pour nous protéger… il risque la mort pour défendre son peuple, lui !

 

Un vieil homme arabe :  il y a longtemps, on m’a volé ma terre et on m’a tué mon frère, on m’a expulsé pour que les rescapés de là-bas ils aient une terre à eux ! et pour qu’ils aient une terre, on m’a volé la mienne ! pour qu’ils aient une vie, on a pris celle de mon frère ! tu vois ici, maintenant, et depuis des années, on vit là,  dans des camps, de réfugiés, qu’ils appellent, mais en fait c’est des camps de parquage, comme les chiens, ou les cochons!, où les bombes elles tombent comme ça, parfois, sur les petits enfants qu’ils jouent dans la rue, et la miséricorde de Dieu elle sert plus qu’à garder nos cœurs pour prier les héros qu’ils réussissent leur missions, et on prie Dieu !

 

Une vieille femme juive : il y a longtemps, on est venu chez moi, les nazis, et ils nous ont emportés, ont a séparer mes parents, mes frères, mes sœurs, et ils les ont tué ! alors, après la guerre, on nous a promis un pays, qui serait à nous, bien à nous, et où on aurait rien à craindre ! mais maintenant, arrivés ici, ils continuent à nous tuer, nous faire exploser, comme ça, les civils ! il ne nous restent plus qu’à implorer l’Eternel, et on prie !

 

Un vieil homme arabe :  mon fils, tu sais, il fait son devoir, comme ça, il a plus besoin de craindre rien pour le paradis, il y a déjà sa place… tu comprends, il pouvait laisser ça, son frère il est mort alors qu’il avait que des pierres et eux ils avaient des vraies balles pour tirer et ils l’ont tué, tu sais, on voyait les deux ruisseaux de rouge qui coulaient de la plaie, son beau visage il traînait dans la poussière et il était mort, les bras en croix, allongé comme un martyr, son nom il est inscrit sur la longue liste des martyrs de Dieu !

 

Une vieille femme juive : mon fils, il fait ce qu’il doit faire… mon autre fils, vous savez, il est mort, tué par des kamikazes assassins ! comme ça, au hasard… mon fils il avait rien fait, il avait juste le malheur d’être juif, comme avec les … il avait rien pour se défendre, et eux c’étaient des bombes humaines, et ils l’ont tués au hasard, comme ça, au hasard !

 

Un vieil homme arabe :  bien sûr, mon fils il est pas allé à New York, il est trop loin pour lui là-bas et quand même, les Etats-Unis ils sont pas eux qui ont tué mon fils et mon frère, même si ils sont eux qui ont donné le fusil aux chiens qui ne visent même plus, qu’ils font au hasard, comme ça, pan ! mon fils, tu sais, il fait son devoir !

 

Une vieille femme juive : bien sûr, mon fils, ce n’est pas lui qui massacre comme les russes ils massacrent en Tchétchénie, mon fils n’est pas un monstre, vous savez, il fait simplement son devoir… vous savez, malgré tout, on jette la pierre à ceux qui font ça, mais quand on voit l’internationale islamiste, on se dit que parfois… non, bien sûr, je ne cautionne pas, mais je comprends quand même, tout de même… mon fils fait son devoir !

 

Un vieil homme arabe :  hier, il y a un jeune il est allé en ïsrael, il a passé la frontière, il est passé, il a marché la route, il a regardé les juifs, sur le bord du chemin, sans doute, il a marché dans les rues, sans doute, il a peut être regarder une fille, même, sans doute,  il a peut être bu une orange, il est allé, en tout cas, ça c’est sûr, dans la grande rue de Tel-Aviv ou il était le grand café, tu comprends, ils nous tuent au hasard, ils ne cherchent même plus, ils nous tirent, ils nous tuent ! des innocents, des civils, des femmes, des enfants,  des vieillards, parce que tous ont on est coupables, ils disent, « terroristes fils de pute kamikaze à 16 ans, ils disent, Sharon, et tout ça, là, alors à quand un bébé bombe humaine ? » ils disent, alors tu comprends, mon fils, il a pas réfléchi, mon fils, il a fait ça. il a pas regardé, mon fils,  il a fait au hasard, là où y avait du monde, pour que les israéliens il le sente passer…

 

 Une vieille femme juive : hier, mon fils, avec ses camarades, il a encore fait son devoir, une action de bien… ils sont allés arrêter ces terroristes, de l’autre côté de la ligne, même qu’un camarade de mon fils est tombé, que l’Eternel ai pitié de lui ! ils ont dû bombarder une maison, je sais, et il y avait des familles de civils, dedans, je sais… il y avait des enfants… mais c’est pas pire que ce qu’ils nous font ! eux aussi, ils nous tuent ! eux aussi ! mon fils il a bien fait, son rôle, son devoir !

 

Les deux :  en fait, mon fils est un héros !

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