Nouvelle : Le Prophète

Publié le par Futile

« Le prophète est entré de par la porte claire. Les humains dépravés avaient perdus la foi. Au centre des Eglises sévissait la luxure, les lois n’existaient plus et l’on devenait fou. Le cri du sang partout illuminait les flammes, les démons de débauche avaient vaincus l’espoir, les pays et les villes semblaient devenir noirs. »

 

 

« Rejoignez, rejoignez le prophète »

 

 

Ils parlaient tous comme ça, dans sa secte.

 

 

 

 

 

 

« Sombres

Vous êtes sombres

Vous êtes assassins

Vous tuez

Vous tuez les âmes des enfants

Vous violez

Vous forniquez sans amour ni passion,

Attendez le feu, craignez les flammes !

Car elles brûleront pour vous ! »

 

 

 

 

 

 

« Qui es-tu, toi qui te dis prophète ? »

 

 

« Part, toi et ceux de ta secte sont bizarres. »

 

 

« Nous n’aimons pas les étrangers, ici ! »

 

 

 

 

 

 

« Qui suis-je ? Mais le roi !

 

 

Les rats eux aussi sont étranges. Je partirais quand ils seront partis.

 

 

Etranger, étranger, mais c’est vous qui êtes étrangers au royaume des cieux ! »

 

 

 

 

 

 

Et le ciel de brun devint noir. Puis il passa au rouge, comme le sang. Puis il tourna au vert, comme la floraison des printemps qu’on ne connaissait plus. Et le sol bougea. Et le sol trembla. Et les sombres clochers des beffrois tombèrent. Et le niveau des immondices – sans nom – baissa. Et toutes les ordures accumulées allèrent noyer dans les lupanars et dans les maisons closes les clients et les prostituées. Et les rats sortirent de partout. Et les rats partirent.

 

 

 

 

 

 

« Seigneur, reste avec nous !

 

 

Seigneur !

 

 

Reste avec nous ! »

 

 

 

 

 

 

Et le prophète dit : « Les mauvais périront. »

 

 

Et il tendit la main.

 

 

Et les mauvais périrent (le ciel redevint bleu, comme avant la folie, et le sol se teinta du rouge des pécheurs. leurs tripes firent éclater leurs ventres et les corbeaux fondirent sur cette ripaille. et le bec des corbeaux devint rouge. les entrailles déglutirent du sang, qui pissa, qui glissa, fit bouillonner le sol qui finalement l’avala). Et le prophète dit :

 

 

« Désormais le sol sera rouge, pour votre souvenir. »

 

 

Et le sol rouge s’imprima.

 

 

 

 

 

 

Et les gens dirent :

 

 

« Seigneur,

 

 

Reste avec nous ! »

 

 

 

 

 

 

Et le prophète parcouru le pays. Il tua les mauvais et sauva les bons. Il fit bleuir le ciel et rougir la terre. Et partout les gens lui dire :

 

 

« Seigneur, reste avec nous ! »

 

 

Et lui continua de marcher, de tuer les mauvais et de sauvez les bons, de faire bleuir le ciel et rougir la terre. Et partout les gens continuèrent à lui dire :

 

 

« Seigneur, reste avec nous ! »

 

 

Et il marcha, et il marcha encore, jusqu’à qu’il n’y ai plus de mauvais et que seuls restent les bons.

 

 

 

 

 

 

Alors les gens commencèrent à dire :

« Part, toi et ceux de ta secte sont bizarre. Ils tuent les mauvais et gardent les bons, mais maintenant qu’il n’y a plus de mauvais, vous continuez à roder comme des voleurs, à manger le pain que nous travaillons, sans rien faire que du tambour, et chanter des louanges à Seigneur ! »

 

 

Alors le prophète dit :

« Partez, vous de ma secte, construisez un pays où vous serez les bons. Construisez un pays où vous serez les bons et où vous m’accueillerais dans la joie, à chaque fois que je viendrais. Construisez un pays où vous serez les bons et le pain sera fait de vos mains, et où vous mangerez le pain de vos mains, et où vous donnerez le pain à vos mendiants sans dire : Qui êtes vous, mendiants, à vouloir manger le pain que nous travaillons, sans rien faire d’autre que du tambour ! »

Et ceux de sa secte partirent.

 

 

« Qui êtes vous pour me dire de partir, moi qui ai sauvé les bons et tué les mauvais, fait bleuir le ciel et rougir la terre ? »

 

 

Alors les bons prirent peur, et jetèrent des pierres sur le prophète.

 

 

« Est-ce vous les bons que j’ai sauver ? » dit-il encore.

 

 

Alors les hommes devinrent fous et craignirent qu’il les fasse eux aussi disparaître. Et ils le lapidèrent.

 

 

« Ne voyez-vous donc pas que je ne peux vous faire de mal car vous êtes les bons. Vos paroles devraient être justes, et vos actes bons. Je ne comprends pas. » Et il ne saignait pas en disant cela.

 

 

Alors les hommes, voyant qu’il ne pouvait rien leur faire, envoyèrent chercher le bourreau. Ils décapitèrent le prophète, et quand sa tête tomba, couru sur le sol rouge un filet de sang vert.

 

 

 

 

 

 

 

 

Ils tuent.

Publié dans NOUVELLES

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